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Les oursines délicieuses
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Les oursines délicieuses
8 août 2006

Les forgerons du Vaudou

Salut c'est Spiruline

J'aimerais vous parler aujourd'hui d'un art carribéen dont je suis dingue : la sculpture sur métal découpé des forgerons du vaudou. Cela nous vient d'Haïti , je dirais même du génie de la récup' haîtienne .

Voilà ce qu'en dit René Depestre, un romancier haïtien  (que j'adore également ), ( prix Renaudot 1988) :

"Au-delà de l'exubérance de formes, c'est le génie inventif et créatif de tout un peuple qui est ici magnifié."


Jugez en plutôt :

amazone_messagere                                            la_petie_cycliste_aux_fruits                                              trois_cornes

sculptures de Bosmétals source http://www.enfants-soleil.org/

Seulement quand on parle de Haïti, le vaudou n'est jamais bien loin . Il faut savoir que ces oeuvres ont un lien très étroit, du moins à l'origine , avec le vaudou . ( Portaits de personnages, de loas , ( les dieux vaudous ), de scènes de cérémonies ou de symboles vaudous  etc )

Une de mes amies me racontait qu'elle avait fait l'acquisition d'une de ces oeuvres en fer découpé et qu'elle avait dû s'en séparer vu les déboires inexpliqués qui lui étaient tombés dessus . Pure coïncidence ou loa malveillant ?

En tous cas, tout rentra dans l'ordre dès  qu'elle se fut débarassée de sa sculpture ! :-) J'en vois qui rigole dans le coin mais, avertie de la chose, j'ai acheté pour ma part une sculpture sans représentation vaudouisante , du moins à ma connaissance ,un bel arbre stylisé de J Rony J , que j'ai placé sur ma véranda et tout l'instant tout baigne ! Sauf qu'on a eu des phoques en Guadeloupe mais pas de neige encore rassurez vous . :-)

mon_arbreMon arbre

Un petit historique du mouvement artistique:

Les forgerons du vaudou ( source Humanité presse ) Article de Frédéric Durscaso

C’est dans l’île de Haïti que sont apparus les " bosmetal " - artisans du fer - sorte d’hérauts de la culture populaire dans cette région extrêmement pauvre. Un pauvreté qui, chose n’est pas coutume, est à l’origine d’un forme artistique des plus originales et fascinantes. En effet, en 1953 à Croix-des-Bouquets - vers Port au Prince - devenu un des grands lieux actuels du vaudou, Dewitt Peters découvre, dans le cimetière, des croix ornées de motifs religieux étranges - les vévés - traditionnellement tracés sur le sol à l’aide de poudres de couleur. Ces ornements bien particuliers sont l’ouvre d’un simple forgeron, Georges Liautaud, que Peters va convaincre de devenir sculpteur : de leur rencontre est né un nouvel art. Le problème réside alors dans la fourniture des matières premières. Qu’à cela ne tienne, la solution est toute trouvée : la récupération de gros bidons de fioul en fer hors d’usage appelés les dwoums - transformation créole de l’anglais drums. Peut donc se mettre en place un véritable circuit : ces bidons sont passés au feu, nettoyés, coupés et aplatis à la force des bras et des jambes, puis transformés en plaques de quatre mètres carrés et ronds de soixante centimètres de diamètre. Le bosmetal rentre alors en scène : il trace à l’aide d’une craie blanche ou d’un clou une esquisse, coupe la plaque selon ce dessin avec l’aide de ses aides et apprentis, puis affine son ouvrage en ajoutant les détails ou le relief. Liautaud réunit vite autour de lui des élèves, dont les plus importants sont Serisier Louis-Juste, Gabriel Bien-Aimé, les frères Balan, assurant ainsi la pérennité de cet art. Les motifs représentés sont fortement inspirés de la culture vaudou. Preuve en est Serge Jolimeau dont les ouvres constituent la majeure partie de l’exposition d’été de l’Abbaye de Daoulas consacrée aux bosmetal. En effet, ses sculptures, magnifiquement ouvragées, illustrent des scènes ou des créatures réalistes ou mythologiques telles que des sirènes, des licornes, des lions, des anges, des hippocampes, des arbres de vie, des soleils éclatants ou des oiseaux espiègles. Tout ceci avec une grâce et une sensibilité qui dégage un sentiment d’harmonie et de merveilleux nous rappelant que nous sommes ici bien loin d’un quelconque art naïf. Il faut dire que Serge Jolimeau fut élève de l’un des maîtres du bosmetal, Serisier, dès l’âge de douze ans avant d’entrer au Centre d’Art en 1972. Né à Croix-du-Bouquet, il y vit toujours et ses ouvres sont les plus convoitées par les collectionneurs américains et européens. N’hésitez pas, vous ne regretterez pas d’avoir erré dans le parc et le cloître de l’Abbaye en quête de ces sculptures majestueuses et d’une culture populaire bien vivace et peu commune.

Frédéric Durscaso

Un petit coup d'oeil aussi sur le site de Espaceloas et achetez ce livre magnifique d'Alain Foubert   :   

livre_forgerons

Adan on dot soley !

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Commentaires
S
Oui ton rappel du shrub me fait rire car ma mère a eu le plus grand mal à faire le sien à noël dernier !Elle laissait ses zests sécher sur la véranda et mon père régulièrement passait et les jetait croyant à un oubli!<br /> As tu des recettes de cuisine haîtienne ou un site où en trouver ? <br /> <br /> Demande peut être à tes élèves ? ;-) <br /> <br /> Merci ,j'ai visité quelques uns de tes liens cet apres midi et j'ai passé un bon moment <br /> <br /> là je quitte le colombo de poulet m'attend pour le dîner <br /> <br /> bonne soirée
B
je donne des cours d'alpha aux haïtiennes de + de 50 ans. C'est un exercice qui me plait au dessus de tout, moi qui suis agrégée de langues....tu imagines la descente et pourtant je parle d'évolution.<br /> "To pa konet crewole" ??? ce jour là je me suis sentie conne! eh oui! <br /> je serai intarrisable, un jour je t'en parlerai en direct live si bon dieu veut!<br /> noooonnnn la schrub arrive de guadeloupe pour Noël avec les boudins du papa de mon voisin.<br /> bonne nuit
S
Bonjour Brigitte <br /> <br /> Oui Haîti est mon pays magique mystérieux envoûtant,il ne me reste plus qu'à y aller et je dois dire que là je coince un peu... Peur de la violence latente ou avérée entre autres. Ici on a une forte communauté haîtienne,ça ne se passe pas tujours trop bien avec les guadeloupéens, enfin certains, qui trouvent l'immigration haïtienne trop importante, mais ce pays, première république noire , a tant à nous apprendre et à offrir.J'aime beaucoup leur créole,leurs chansons leur culture en général.<br /> <br /> Pour l'art des bosmétals je me constituerais petit à petit une collection de sculptures , j'ai une copine qui en fait venir pour sa galerie en direct d'Haîti. <br /> <br /> En ce qui concerne le schrub ? Euh...vous en buvez tout le temps en Guyane ? Chez nous c'est plutôt à Noêl. Ma mère le prépare elle même quelques semaines auparavant. <br /> <br /> byeeee ;-) et je regarde tes recettes si appétissantes j'ai envie de diversifier mes menus!
B
ce matin nous sommes partis avec mon fils faire le sentier de Bourda.<br /> La promenade commence par un chemin de croix et un calvaire à mi-pente. C'est très surprenant au début de voir combien religion et vaudou sont entremélés en ce lieux.<br /> Tout autour du calvaire des haïtien(es) s'adonnent à leur rituel en toute sérénité. L'ambiance est bon enfant et le rhum coule à flot même tôt le matin.<br /> Nos idées se sont donc téléscopées : magie du net ou magis vaudou ???<br /> Merci pour ton explication de cet art bien présent en Guyane aussi.La bibliothèque avait exposé une fois de forts belles oeuvre.<br /> <br /> <br /> C'est l'heure du punch bientôt, si seulement j'avais du schrub :-))
S
Eh bien autant pour moi! Apres recherches plus aprofondies sur les représentations vaudous dans les sculptures en fer découpé , méfions nous aussi des arbres ! :-\<br /> <br /> ci dessous un extrait d'un texte d A. Metraux publié sur le site de Kanaga : voir lien à droite <br /> <br /> "Les loas sont également présents dans les « arbres-reposoirs » qui s'élèvent autour des temples et des habitations rurales. Chaque loa a son essence favorite : le médicinier est voué à Legba, le palmiste à Ayisan et aux Jumeaux (marassa), l'avocatier à Zaka, le manguier à Ogou, etc. On reconnaît qu'un arbre est le reposoir » d'une divinité aux cierges qui brûlent à son pied et aux offrandes déposées entre ses racines ou accrochées à ses branches."<br /> <br /> Il ne me reste plus à aller voir quel arbre est représenté sur ma sculpture !
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